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Villeneuve d'Ascq

 

 

 

 

Villeneuve d'Ascq

Ont été retenus ici quelques extraits issus de la base documentaire sur les villes nouvelles - Cédérom des villes nouvelles françaises réalisé par le ministère de l'Equipement et le Programme interministériel d'Histoire et d'évaluation des villes nouvelles françaises (HEVN) en 2002.

Localisée à 6 km de Lille et reliée au cœur de cette métropole par le métro léger (VAL), la ville nouvelle de Villeneuve d'Ascq est née de la fusion de 3 communes : Ascq, Annapes et Flers-lez-Lille. La mission d'étude de la ville nouvelle a été installée en avril 1968 et le décret de création de l'établissement public chargé de l'aménagement de la ville nouvelle de Lille-Est (EPALE) est intervenu en avril 1969.

Après une période de développement brève mais intense, Villeneuve d'Ascq fut, avec le Vaudreuil, l'une des deux villes nouvelles à sortir relativement tôt du dispositif spécifique aux villes nouvelles françaises : son retour au droit commun s'est opéré dès 1983. Elle n'en a pas moins conservé une identité propre et des caractéristiques singulières.

Située à 215 km de Paris (1 heure par TGV) et à quelques kilomètres de la frontière avec la Belgique, la ville nouvelle de Villeneuve d'Ascq bénéficie d'une desserte par le rail (gare TGV de Lille, stations du métro VAL), par la route (autoroutes A1 et A27 à proximité) et par la voie aérienne (aéroport Lille-Lesquin). Ses 180 hectares d'espaces verts, dont le parc du Héron (Label « Réserve naturelle volontaire ») et son château, attirent de nombreux touristes. Villeneuve d'Ascq s'est également dotée d'équipements culturels et sportifs tels que le musée d'art moderne, le théatre national de la Rose des vents, le golf de la Brigode ou encore le stade « Stadium Nord » qui accueille des meeting d'athlétisme.

Au cours de ces dernières années, de grands projets et aménagements ont été réalisés, comme le Forum des Sciences (centre de culture scientifique et technique équipé d'un planétarium), la mise en service de 16 nouvelles stations de la ligne 2 du métro VAL en 1999, ainsi que l'ouverture d'un complexe de loisirs dans le quartier de l'Hôtel de ville en 2000.

 

POPULATION ET LOGEMENT
Une croissance fulgurante entre 1968 et 1982

En 1999, Villeneuve d'Ascq accueille 65 000 habitants, soit 2,5 fois plus qu'en 1968. La croissance de la ville nouvelle s'est concentrée sur quelques années. Ainsi entre 1968 et 1982, Villeneuve d'Ascq a gagné plus de 33 000 habitants, soit une progression annuelle moyenne de 6 %. Puis le rythme d'évolution s'est ralenti et la population s'est stabilisée. En 30 ans, Villeneuve d'Ascq a capté 22 % de la croissance régionale et 30 % de celle de l'aire urbaine. La ville nouvelle représente désormais 1,6 % de la population régionale.

L'apport migratoire est à l'origine de près des trois quarts de l'évolution démographique entre 1968 et 1982. Depuis 1982, la ville nouvelle est moins attractive et les départs l'emportent sur les arrivées. Entre 1982 et 1999, le solde naturel compense à peine le déficit migratoire.

Un arrivant sur deux en provenance de l'aire urbaine de Lille

En 1999, près des deux tiers des résidents de la ville nouvelle y habitaient déjà en 1990. La ville nouvelle a attiré principalement des personnes vivant dans l'aire urbaine de Lille : plus d'une sur deux y vivaient précédemment. Par ailleurs, près du quart des nouveaux arrivants viennent du reste de la région. Depuis sa création, Villeneuve d'Ascq accueille de plus en plus des personnes vivant dans le reste de la France métropolitaine : 11 % des entrants en 1975, 19 % en 1999. La ville nouvelle a attiré davantage des jeunes couples avec enfants : cinq personnes sur dix qui s'installent à Villeneuve d'Ascq avaient entre 20 et 39 ans et près de trois sur dix moins de 15 ans. Sept personnes sur dix qui quittent la ville nouvelle ont également moins de 15 ans ou entre 20 et 39 ans.

Davantage de cadres à Villeneuve d'Ascq

En 1999, les deux tiers des résidents ont moins de 40 ans : 30 % ont moins de 20 ans et 37 % entre 20 et 39 ans. Par contre, les plus de 60 ans ne représentent que 10 % de la population.

Villeneuve d'Ascq est une ville de cadres supérieurs. Il représente 8 % de la population, contre 6 % dans l'aire urbaine et 4 % dans le Nord-Pas-de-Calais. Professions intermédiaires et employés sont également plus représentés, au détriment relatif des ouvriers et des retraités. En raison de l'âge de sa population, près d'une personne sur deux est sans activité. La ville, qui constitue un pôle universitaire important, loge de nombreux étudiants. Du fait de cette structure par catégorie socioprofessionnelle, la part des diplômés du baccalauréat ou post-baccalauréat est plus importante. Les non-diplômés sont relativement peu nombreux.

Un profil des ménages proche de celui de la région

En 1999, Villeneuve d'Ascq accueille 22 700 ménages. Entre 1968 et 1982, le nombre de ménages a triplé. Depuis, il progresse à un rythme plus modéré. Chaque ménage compte, aujourd'hui en moyenne, 2,7 personnes, soit un niveau proche de la région. En 1968, la taille moyenne était bien plus élevée (3,5 contre 3,3 dans la région).

Un quart des ménages sont des personnes seules, soit 4 points de moins que dans l'aire urbaine. Les ménages d'au moins trois personnes ne sont plus majoritaires : en 1999, ils ne concernent que 45 % des ménages contre 59 % en 1968. Cette proportion a diminué plus vite à Villeneuve d'Ascq que dans le reste de la région. Les familles monoparentales (13 %) sont plus présentes que dans l'aire urbaine (10 %) ou la région (9 %). Seul un tiers des familles n'ont pas d'enfant (contre 42 % dans la région), mais la ville nouvelle accueille plus de familles avec un ou deux enfants.

Près d'un ménage sur deux vit en HLM

En 1999, Villeneuve d'Ascq compte près de 23 700 logements, dont 22 700 sont des résidences principales. La construction neuve est relativement peu élevée. Depuis 1982, 3 000 logements ont été bâtis, soit 4 % des mises en chantier de l'aire urbaine et 1,4 % de celles de la région ; les logements ont été en effet construits principalement au cours de la période 1968-1982. Entre 1990 et 1999, l'accent est mis sur les immeubles collectifs qui représentent désormais près de huit nouvelles habitations sur dix.

En raison de son fort positionnement social de l'offre résidentielle, Villeneuve d'Ascq est une ville centre nouvelle qui loge beaucoup de ménages modestes : 45 % des ménages sont logés en HLM. Les logements sociaux représentent 80 % des logements locatifs, contre la moitié dans la région. Les propriétaires sont moins nombreux et ne constituent que 40 % des occupants, alors que ce statut d'occupation est majoritaire dans le Nord - Pas-de-Calais. Finalement, Villeneuve d'Ascq est une ville de contraste, caractérisée à la fois par une forte offre de logements sociaux et par un parc pour cadres supérieurs. L'hétérogénéité interne se fait à l'échelle des quartiers avec presque exclusivement des logements HLM à Pont de Bois et une majorité de propriétaires à Brigode.

Les logements de petite taille (1 et 2 pièces) sont plus représentés (17 %) que dans la région (13 %), mais leur part est similaire à celle de l'aire urbaine de Lille. Les logements de 3 ou 4 pièces concernent respectivement 20 % et 26 % du parc immobilier.

 

ACTIVITE ET EMPLOI

Un taux d'activité supérieur à la moyenne régionale
En 1999, Villeneuve d'Ascq compte un peu plus de 29 000 actifs. Ils n'étaient que 8 900 en 1968, soit un taux de croissance annuel moyen de 3,9 %, contre 0,6 % pour la région Nord-Pas-de-Calais. La ville nouvelle regroupe désormais 1,8 % de la population active régionale. En trente ans, le taux d'activité est passé de 46,9 % à 57,3 %. Il reste nettement supérieur à celui observé dans la région (52,3 % en 1999).
Trois catégories d'actifs sont plus représentées à Villeneuve d'Ascq que dans l'aire urbaine de Lille : employés (30 % contre 29 %), professions intermédiaires (28 % contre 23 %), les cadres et professions intellectuelles supérieures (18 % contre 14 %). Les ouvriers sont désormais la troisième catégorie la plus représentée devant les cadres et professions supérieures, mais ils sont proportionnellement nettement moins nombreux que dans l'aire urbaine (19 % contre 28 %). A l'inverse, la part des artisans, commerçants et chefs d'entreprise atteint 3 %, contre moins de 5 % dans l'aire urbaine ou dans la région.

En mars 1999, le taux de chômage s'établit à 13,2 % de la population active dans la ville nouvelle, taux inférieur au niveau régional (17,8 %) ou à celui de l'aire urbaine (15,6 %). Cependant, des écarts importants subsistent selon les quartiers : ce taux est inférieur à 9 % à Brigode alors que près d'un actif sur cinq se déclare au chômage à Annapes.

Parmi le 25 500 actifs occupés, près de 6 % sont non-salariés en 1999. Cette proportion est inférieure de 1,7 point à celle de l'aire urbaine ou encore de 2,8 points à celle de la région.
Six fois plus d'emplois depuis 1968
En 1999, la ville nouvelle offre un peu plus de 36 000 emplois (juste après Lille et Roubaix), soit près de 2,7 % des postes en Nord - Pas-de-Calais. Depuis 1968, cette offre a progressé à un rythme annuel moyen de 6 %. Il a crû en moyenne de 7,6 % par an entre 1968 et 1990, puis de 2,2 % par an entre 1990 et 1999.

La vie économique active de Villeneuve d'Ascq est fortement liée à la présence des zones d'activités et du centre commercial. C'est le troisième pôle d'emploi de l'arrondissement. Ainsi, 26 % des emplois se situent dans le secteur des services aux entreprises, 16 % dans le commerce. Les pratiques commerciales se concentrent autour du centre commercial d'Auchan “ V2 ” qui exerce un forte attractivité commerciale. Avec son centre commercial, Villeneuve d'Ascq est une des grandes polarités commerciales de la métropole, il n'existe pas vraiment de centre-ville. Le seul autre pôle commercial est Cora Flers, beaucoup plus restreint.

L'université implantée à Villeneuve d'Ascq est également à l'origine de nombreux emplois. Le secteur éducation, santé action sociale représente un poste offert sur cinq. De ce fait, plus du tiers des postes sont occupés par des salariés du public.

Un tiers des surfaces construites réservées aux bureaux
Entre 1982 et 1999, 714 000 m² de locaux ont été mis en chantier. La ville nouvelle a ainsi concentré 2,2 % de la construction neuve de locaux de la région Nord - Pas-de-Calais au cours de cette période. C'est en 1990 et 1991, que les surfaces de mises en chantier ont été les plus importantes en raison du démarrage des grands projets lancés par la Communauté urbaine de Lille pour développer la Métropole, dont le projet de la Haute-Borne, au sud de Villeneuve d'Ascq. Cette zone doit accueillir, sur 140 hectares, des entreprises de haute valeur scientifique, des services (restauration, hôtel) et environ 300 logements.
Au cours de ces 17 années, les locaux construits ont principalement concerné les activités de bureaux (34 %), les équipements collectifs liés à l'enseignement (19 %), les activités de commerce (18 %) et les bâtiments de stockage (13 %). Plus des trois quarts des surfaces villeneuvoises destinées à l'enseignement, à la recherche et à la culture ont été mises en chantier entre 1990 et 1999, soit 9 % de la construction régionale de ce type d'équipements.
Un quart des emplois pourvus par des résidents

La ville nouvelle compte plus d'emplois que d'actifs résidents. Le taux d'emploi qui s'élevait à 0,7 en 1968 est passé à 1,0 en 1990, pour atteindre 1,2 en 1999.

Malgré une offre abondante, 26 % seulement des emplois offerts (9 500 postes) sont pourvus par des actifs résidents en 1999. Ce pourcentage s'est régulièrement réduit : 53 % en 1968 et 36 % en 1982.

Moins d'un emploi de cadres sur cinq est pourvu par un résident. Au contraire, un tiers des postes d'employé est occupé par un résident. En 1999, parmi les 26 900 postes non pourvus par les résidents, 7 600 sont occupés par des employés, 7 400 par des professions intermédiaires et 5 000 par des cadres. Les non-résidents habitent principalement à Lille (16 % d'entre eux) ou dans le reste de l'aire urbaine (62 % des navetteurs).

En 1999, 9 500 actifs habitent et travaillent à Villeneuve d'Ascq, soit un taux de stabilité de 37 %. Les actifs résidents travaillent majoritairement à Lille (20 % des actifs occupés) ou dans le reste de l'aire urbaine de Lille (34 %). Globalement, les échanges sont déficitaires avec Lille, mais Villeneuve d'Ascq est attractive pour les actifs résidant dans le reste de l'aire urbaine de Lille.

En conclusion…

Au plan administratif du terme, Villeneuve d'Ascq n'est plus une ville nouvelle depuis 1983. Mais sur les plans socio-économiques et urbanistiques, est-elle encore une ville nouvelle ? Toutefois, quelle que soit la réponse, plusieurs constats peuvent être faits.

La croissance démographique de Villeneuve d'Ascq est devenue semblable à celles des autres villes centres : la croissance de départ est terminée. La ville enregistre le solde migratoire négatif le plus important des grandes villes de l'agglomération.

Comme les autres communes, elle doit renouveler son parc HLM. Ce point est d'autant plus important que près de la moitié des ménages villeneuvois sont logés dans le parc d'HLM, et que ces logements sont très concentrés.

Villeneuve d'Ascq n'est plus le pôle étudiant de l'agglomération : d'autres pôles se sont développés sur Lille principalement, mais aussi à Roubaix et Tourcoing.

Une des faiblesses de la ville est peut-être l'absence de véritable centre-ville. Mais ses atouts sont nombreux : un pôle vert, un fort niveau d'équipement, une attractivité importante, un pôle universitaire.

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